Mika

Il dit que c’est de la chance.
il oublie la détermination de sa présence, de son acuité, il oublie l’appareil qu’il trimballe, il croit que l’outil l’accompagne et que c’est évident.
Il est arrivé il y a peu à Marseille comme presque tous, à la différence de chacun il n’y a rien projeté dans cette ville, il s’y frotte dans le sens magnétique. Il lui donne sa charge d’énergie, de temps, il abandonne ce que nous sommes nombreux à remettre au week end ou a l’intermède. Il s’octroie la liberté de suivre des sensations, des curiosités, des intuitions, il creuse sans chercher, il découvre se qui semble s’être révélé pour lui cavalier armé de son appareil. La réalité s’agence dans son oeil puis son cadre et le trésor est enregistré. Pour qui sinon nous ? parce qu’à la suite de la prise de vue il y a le classement vers les dossiers titrés de métaphores - philosophiques parfois même écrite en grec comme si les temps s’écrasaient en un seul, celui du vivant, ce temps là passé au tri à la sélection, au travail artisanal d’édition, seul avec ce que son corps imprime avec ce que son agilité sait enregistrer, seul il façonne. Une articulation parmi d’autre certes mais une articulation particulièrement soignée comme si les messages pour lesquels aucun de mes mots n’oseraient traduire, était transmis par le punctum pur. Hors de la familiarité des parcours artistiques, un rendu construit par sa propre singularité.

Pour cette exposition sont présentés :
« Soleil noir de minuit » livre auto-édité, projet d’un an plein.
« La fuite en Égypte » série réalisée autour de la Porte d’Aix depuis fin 2017 jusqu’à hier.
une cohabitation entre les éléments des séries « visions » et « images mentales »

« La photographie est surtout ce qui me permet de vivre. »

Cela peut paraitre aberrant parce qu’il est évident que l’on puisse mener sa vie sans enregistrer sur pellicule ce qui la compose. Pourtant cette activité lui est apparu très tôt comme essentielle à son existence. Se réveiller chaque matin et se dire qu’aujourd’hui sera le terrain de phénomènes multiples, se dire que peut être son rôle est là, dans le fait d’être témoin de ses subtiles apparitions, apporte une légitimité à ses déplacements. D’autres part même si l’image est désormais consommée par tous, partout, il n’empêche qu’elle exige quand on s’applique à la produire puis à la reproduire un certain sens de l’esthétique et de la composition, faculté qui ne sont pas innées et font appel à une sensibilité aiguë comparable à celle du philosophe. Aujourd’hui, la photo est une réflexion qui se concrétise dans l’action et aboutit à une méditation. La spontanéité – le moment suspendu – intervient pendant l’action, à la prise de vue. Une réflexion sur le propos la précède. Une méditation sur la finalité la suit. C’est là, pendant ce moment exaltant et fragile, que s’élabore la véritable écriture photographique : la mise en séquence du réel.
Le souffle de l’écrivain est alors nécessaire à cette entreprise. Le photographe, n’est-il pas celui qui écrit avec la lumière ? Mais à la différence de l’écrivain qui possède son verbe, le photographe est, lui, possédé par sa photo, par la limite du réel qu’il doit transcender pour ne pas en devenir prisonnier.
Une fois faite, c’est à dire, après avoir déclenché l’appareil, la photo est transmise au monde de façon quasi instantanée (parce que nous n’avons pas intérêt à échapper à notre époque sans doute.) Alors insufflé sur le terrain internet, les clichés suscitent d’autres réactions que celles lors de la prise, comme dans la rue par exemple quand les humains, sujet de portraits discutent de cette considération inhabituelle, où quand visant un détail d’autres si penchent alors… Une fois les images transmises les échanges sont d’une autre dimension, certainement que ceux-ci l’encouragent à continuer.

https://www.instagram.com/mikadamaz/

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